Ric Rallye

Bisha – Al Henakiyah

Direction Nord-Ouest pour le parcours du jour. Les concurrents ont quitté Bisha et ses incessants vents de sable pour s’engager sur une spéciale réduite à 327 km (au lieu des 496 initialement prévus), en raison des pluies des jours précédents et de la menace de tempête. Au menu aujourd’hui, une première partie très rocailleuse, suivie de grand plateaux sablonneux plus ou moins détrempés.

Pour cette étape, dans la cabine du Man, les sièges ont été redistribués : Magic Sylvain aux commandes pour la toute première fois, Patrick à la navigation, et Sylvain B. dans le rôle du mécanicien. Sur ce type de terrain, le défi était surtout d’éviter la crevaison, ce que l’apprenti-pilote a réussi haut la main. Épaulé par ses coéquipiers expérimentés., il a su écouter les deux sages pour parvenir maîtriser le volant en se battant avec le levier de vitesse… Une belle illustration de la cohésion et de la complémentarité du trio.

À l’arrivée, le temps était compté : l’étape marathon du lendemain demande de la préparation. Après le rangement, quelques heures de repos ont été les bienvenues pour le trio, et pour les bras endoloris de Magic Sylvain.

La seconde partie de cette 48 h chrono n’était pas plus aisée que la première, loin de là. L’alternance de dunes et de pistes cassantes de la veille a cédé la place à un cordon de dunes grises de près de 100 km, qui a donné du fil à retordre à de nombreux pilotes. Les plus chanceux ont pu slalomer entre camions couchés et voitures ensablées…

Retour sur ces deux journées pour les camions #643 et #649. Le Man a de son côté été appelé dimanche pour une assistance auprès d’une des voitures, entre deux passages de dunes. Une intervention plutôt rapide, mais suffisante pour compromettre son arrivée sur l’un des camps de l’organisation avant la tombée du jour. C’est donc à 20 km du plus proche, au milieu des dunes, que les deux Sylvain et Patrick ont décidé d’improviser un campement pour la nuit, seuls au milieu du désert. Pour la seconde journée, après un départ à l’aube, les deux équipages se sont retrouvés au deuxième checkpoint. Au vu du parcours restant et pour limiter les risques supplémentaires, ils ont stratégiquement attendu les nouvelles des véhicules assistés pour prendre la décision d’effectuer les derniers kilomètres par la route, imités par un bon nombre de camions… Alors que le Daf a dû s’élancer auprès d’une voiture en difficulté, le trio du Man a atteint avec bonheur le bivouac de Bisha pour la dernière nuit sur place, exténué par les aventures vécues durant ces deux jours.

Sylvain B., avant de prendre quelques heures de repos, a pu gratifier d’un grand merci les mécaniciens du team, Jean-Mathieu, Julien et Alexandre, qui ont été sur le pont toute la nuit précédent cette longue étape afin de souder, de fabriquer des supports, et de s’assurer que le Man puisse repartir en toute sécurité. Une nuit blanche qui n’aura pas été vaine, bravo à eux.

Bisha – Bisha

La deuxième étape du Dakar 2025 revêt une forme inédite. Tous les équipages se sont élancés sur les 1 058 km d’une boucle au nord de Bisha, pour l’épreuve phare des 48 heures chrono.

Ces deux jours peuvent être décisifs pour les concurrents et demandent une grande prudence : pas moins de 967 km de spéciale, sans équipes techniques jusqu’au lundi soir, il faut ménager sa monture ! La fin de la première journée a été sonnée à 17 heures ce dimanche, afin que tous rejoignent l’un des six campements établis par l’organisation.

Rations alimentaires, lits de camp et tentes au milieu du désert, des conditions sommaires mais qui, nous l’espérons, leur apporteront un repos bénéfique.

Il va nous falloir patienter jusqu’à lundi soir pour recueillir le récit de ces heures palpitantes, puisqu’un tel contexte ne permet malheureusement pas la moindre communication avec l’extérieur…

Bisha – Bisha

Après la mise en jambes du prologue, les concurrents sont entrés dans le vif du sujet avec une longue spéciale de 413 km : une boucle au sud de Bisha qui les a menés de canyons en hauts plateaux jusqu’à 1 300 mètres, entre sable et cailloux.

Première étape, premiers pépins. Pour le trio du Man, l’épreuve avait pourtant bien commencé. Soleil, paysages, passages techniques… Tous les ingrédients d’un bon Dakar étaient réunis pour qu’il se sente en terrain connu, jusqu’à ce qu’une roche se brise sous la roue avant gauche dans un passage très étroit…. Bilan : un pneu (neuf) crevé, et une réparation acrobatique ! Et les pistes saoudienne n’avaient pas dit leur dernier mot : quelques dizaines de kilomètres plus loin, alertés par un bruit inhabituel sous la cabine, les deux Sylvain et Patrick ont découvert une seconde casse plus conséquente et ont décidé, après s’être assurés que les véhicules assistés étaient en lieu sûr, de rentrer par une piste toute proche pour éviter des dégâts supplémentaires. Pendant ce temps, à bord du Daf #649, le bilan mécanique est moins lourd mais le mode opératoire a été identique : une pierre cassante a endommagé la même roue, mais Franck, Richard et Jérémie ont pu poursuivre leur chemin jusqu’à la ligne d’arrivée.

Le temps du repos n’est pas arrivé pour autant. Alors qu’un nuage de poussière au loin leur a indiqué l’emplacement du bivouac, tous ont compris que les réparations de ce soir se feraient de nouveau au cœur du vent de sable. C’est le lot des mécaniciens depuis leur arrivée à Bisha !

Prologue Bisha – Bisha

C’est parti pour le prologue de cette édition 2025 aux portes de Bisha. Les 29 km de spéciale donnent le ton, avec du sable et des cailloux parfois agressifs. Il s’agit d’abord d’une remise en condition pour les deux équipages, et surtout pour Sylvain B. qui avait renoncé au volant du Man lors de l’édition 2024.

Mission d’assistance oblige, nos deux camions ont abordé les pistes après le passage de la majorité des concurrents, ce qui a rendu leur tâche un peu plus ardue. Verdict : heureuse surprise à bord du Man, les modifications sur les amortisseurs apportent un confort inespéré à ses occupants, de quoi réjouir les deux Sylvain et Patrick ! L’équipage du DAF a, pour sa part, été sollicité dès les premiers kilomètres pour récupérer des pièces perdues par le véhicule assisté, donnant lieu à une véritable chasse aux trésor pour les débusquer.

Un bilan positif à la fin de cette épreuve, et les dernières heures au bivouac de Bisha, où le vent de sable de la veille s’est heureusement apaisé, seront mises à profit pour effectuer les derniers réglages et une poignée de vérifications. Tous les voyants sont au vert pour la prochaine étape !

À nouvelle année, nouvelle aventure à l’occasion du Dakar 2025…

Pour toute l’équipe de Ric Rallye, c’est l’effervescence.

Après avoir récupéré les véhicules au port à Jeddah lundi 30 décembre, la voilà arrivée au bivouac de Bisha pour les vérifs et les derniers préparatifs pour cette édition 2025 du Dakar.

Cette année, ce sont deux équipages de courses et leur équipage d’assistance qui s’élanceront sur les pistes de ce nouveau parcours en Arabie Saoudite, puisque trois camions portent cette année les couleurs de Ric Rallye. Le Man #643 et le T6 Mercedes des éditions précédentes sont rejoints par un DAF #649, second camion de course du team.

Sur la photo, frais et plus motivés que jamais, de gauche à droite :

Franck, Richard et Jérémie seront à bord du DAF, Jean-Mathieu, Julien et Alexandre pour le MERCEDES d’assistance, et enfin Magic Sylvain, (Annie, une sympathique invitée qui ne prendra pas le départ mais qui découvre avec émerveillement les coulisses du Dakar), Sylvain B et Patrick pour le MAN.

En attendant le départ officiel vendredi 3 janvier, nous leur souhaitons bonne chance et un très beau Dakar 2025 !

AL-HOFUF > DAMMAM

Départ plein d’entrain ce matin : l‘idée de quitter l’environnement boueux de ce dernier bivouac a donné des ailes à tous les concurrents. Cette toute petite spéciale de 136 km, ultime challenge, offrait un florilège de tous les types de terrains croisés depuis le début du millésime 2023 : un décor de bord de mer avec un changement de cap tous les 100 m qui les a emmenés en zig-zags de dunes en roches, en passant par quelques flaques de boue ou des touffes d’herbes à chameaux…

Cap sur la ligne d’arrivée

L’étape du jour fut presque une formalité pour les deux Sylvain et pour Nicolas : ils ont assuré, sans prise de risque ni précipitation. Rien à gagner, rien à perdre, il n’y avait plus que la perspective de franchir enfin la ligne d’arrivée ! Et malgré les déboires rencontrés dès le premier jour de course, toute l’équipe est ravie de ce Dakar. L’une des voitures est même sur le podium, un exploit lorsqu’on se remémore les mésaventures successives de ces deux dernières semaines. Sous l’arche, à Dammam, l’équipage du Man a pu immortaliser cet instant avec une immense fierté. 

Ce n’est qu’un au revoir

Ce soir, tout le monde s’endormira à l’hôtel, avec délectation. Les paquetages ont vite été ficelés, car le trio se sépare bientôt. Nicolas le renifleur et « Magic » Sylvain prendront un vol dès demain, alors que Sylvain B. s’occupera du retour des véhicules. Il en profitera sans doute pour refaire une beauté au Man, tapissé de boue, intérieur comme extérieur. C’est à lui que revient le mot de la fin : « Ce qui est extraordinaire sur le Dakar, c’est qu’on est content d’y aller, et content quand ça s’arrête ! »

(Merci à vous, j’ai été ravie de vous suivre tous les cinq, un peu comme si j’y étais, mais au sec ! Bon retour. Jennifer)

Le Dakar 2023 en images

SHAYBAH > AL-HOFUF

L’avant dernière spéciale, si elle était plutôt courte avec seulement 154 km pour 675 km de liaison, n’était pas des plus faciles. Des dunes plus petites, entrecroisées, et irrégulières n’ont pas été plus clémentes que les précédentes. À bord des véhicules, ceux qui ont su maîtriser la lecture du désert ont été les plus avantagés.

Beaucoup de temps, peu de kilomètres

En bon habitué, le trio du Man a choisi de rester en retrait et d’entrer lentement dans la spéciale : le profil du terrain n’augurait rien de bon. Et en effet, très rapidement, il a été appelé pour un problème mécanique majeur du côté de l’une des deux voitures assistées. Malgré leur réactivité, nos Saint-Bernard ont passé un long moment avant de repérer le véhicule en difficulté : le soleil était au plus haut, gommant le relief et ses pièges. Il a fallu toute l’énergie de Nicolas, le « renifleur », et quelques tours et détours pour finalement atteindre leur but. Ils ont alors dû couper à travers dunes pour rejoindre une piste plus large, puis regagner la route pour tracter l’équipage en difficulté jusqu’à bon port.

La der’ !

Enfin le dernier bivouac du rallye, avec une arrivée vers 20 h pour les deux Sylvain et Nicolas. Juste à l’heure pour « l’apierrot », l’un de ces apéros improvisés dont Pierrot a le secret… Le temps, lui, était moins à la fête. La parenthèse de ces deux journées de chaleur dans l’Empty Quarter s’est refermée : trombes d’eau, flaques de boue et températures en chute libre ont fait leur grand retour. Demain, tous les concurrents prendront le départ pour la dernière étape et ils savent que rien n’est joué jusqu’à ce que la ligne d’arrivée soit franchie. Encore quelques heures de courage et de vigilance et la mission sera accomplie !  

EMPTY QUARTER MARATHON > SHAYBAH

En route pour la deuxième partie de la douloureuse épreuve marathon de l’Empty quarter. Tous les concurrents savaient à quoi s’en tenir, mais ils n’ont pas échappé pour autant aux nombreux pièges de la journée. Un terrain impitoyable qui tranchait une fois de plus avec la beauté saisissante du décor.

La même, en pire !

Comme la veille, les pièces détachées jonchaient le sable, attestant de la difficulté de l’épreuve, et sur ce parcours, des véhicules eux-mêmes étaient couchés un peu partout. À bord du Man, la tension était extrême, la moindre erreur de jugement n’aurait pas pardonné… Au kilomètre 85, l’équipage s’est retrouvé face à une dune infranchissable. Après avoir usé en vain de différentes tactiques pour en venir à bout, la décision fut prise de contourner la difficulté et de reprendre la spéciale un peu plus loin. L’un des deux véhicules assistés n’ayant pas encore atteint l’arrivée, la prudence était de mise. Nicolas fut l’homme du jour dans l’équipe Ric Rallye. Outre son talent de cuisinier de l’extrême, il a développé ces derniers jours des dons de « renifleur » : c’est lui qui désormais repère les traces, même les plus infimes, et lit dans le sable à la façon d’un pisteur sioux.

Gardons le cap

Enfin arrivé au bivouac de Shaybah, le trio a retrouvé Didier et Pierrot avec soulagement : le plus dur est fait, plus que deux étapes avant la ligne d’arrivée…

SHAYBAH > EMPTY QUARTER MARATHON

L’immensité désertique de l’Empty Quarter a offert un nouveau terrain de jeu aux concurrents. Des dunes, ils n’y ont pas échappé, mais aussi les chotts, ces fameux lacs salés asséchés qui ont permis de belles pointes de vitesse aux plus hardis d’entre eux. C’est pour les camions, cependant, que la partie a été la plus difficile.

Sable 1 – Man 0

Le long du parcours de dunes, toutes plus ardues les unes que les autres, les deux Sylvain et Nicolas ont pu apercevoir pas mal de pièces de véhicules échouées. Pour tous les trois, ce fut un véritable parcours du combattant, entre franchissements, navigation et réparations. Arrivés à la neutralisation, après avoir crevé un pneu et déjanté à deux reprises, la nuit était tombée. Le Man et un autre camion ont tenté de cheminer ensemble sur quelques kilomètres pour assurer leur sécurité mutuelle, mais l’opération était trop risquée. Un bivouac de fortune ayant été improvisé pour les rescapés du désert, ils s’y sont finalement posés pour se reposer.

Pas de son, pas d’image

Une toute petite nuit pour le trio, qui s’est endormi avec une pensée pour les équipages qui, loin derrière eux, se battaient encore contre le sable… Au petit matin, ils ont pu regagner le bivouac pour un petit déjeuner bien apprécié avant de rejoindre la ligne de départ pour la deuxième partie de l’étape marathon.