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Shubaytah – Shubaytah

La douzième et dernière étape de ce Dakar 2025 signe la consécration de ses finishers. Les jeux sont faits, sur cette courte de spéciale de 60 km qui fait office de « tour de piste » final.

Sylvain B. a décrit cette dernière épreuve comme une ultime partie de bac à sable pour les camions encore en lice : les mastodontes du désert se sont élancés quatre par quatre, départ arrêté, pour une dernière plongée dans un chott immense. Une conclusion jubilatoire pour le Man, qui a franchi les derniers kilomètres de dunes en tête de son quatuor. Mais l’euphorie a pris fin une fois l’arche d’arrivée enfin franchie… Pour la catégorie des T5.2 il n’y a eu ni podium, ni séance photo, une véritable déception pour tous ses compétiteurs après tant d’exploits.

Sans avoir pris le temps de savourer son succès, le team Ric Rallye a regagné le parc d’arrêt de Riyadh, dans des conditions peu amènes et avec un timing serré… L’aventure n’est donc pas tout à fait terminée pour l’équipe, qui n’a pas démérité, tant par son professionnalisme que par la dextérité de ses pilotes jour après jour. La véritable décompression (et le choc thermique qui va avec) s’opèrera à l’arrivée à Paris, très, très bientôt !

Bravo, et bon retour à tous !..

Message de la rédaction 😉 : Merci, à chacun d’entre vous, pour l’accueil que vous avez réservé à ma fille Annie, et pour les étoiles qui brillent dans ses yeux depuis son retour. Elle a découvert les coulisses de cette course mythique, sur laquelle son papa a passé de si grands moments. J’ai eu énormément de plaisir à vous suivre, en pensant très fort à lui…

Jennifer F. Lichtleuchter

Shubaytah – Shubaytah

Les nouvelles du Team Ric Rallye arrivent généralement au compte-goutte, mais sur ces deux dernières étapes, c’était le silence-radio : la couverture réseau était inexistante.

Pour l’avant-dernière épreuve, il a fallu composer avec des conditions météorologiques peu favorables : un brouillard épais s’est invité sur l’Empty Quarter et ses redoutables dunes, retardant le coup d’envoi de l’étape et l’envol des hélicoptères assurant sa sécurité.

Les conséquences ont été lourdes pour la majorité des concurrents : face la dune gigantesque à laquelle il ont fait face sur la ligne de départ, sous un soleil déjà trop haut et écrasant, et dans un sable trop meuble, le temps était compté pour arriver avant la nuit. Pour la catégorie T 5.2 du Daf et du Man, c’était mission impossible. La montée était trop abrupte. Les deux trios des #643 et #649 ont opté pour l’établissement d’une surveillance du tracking des autos sur une position stratégique. Et c’est seulement une fois que les véhicules ont pu atteindre le bivouac qu’ils ont repris la route.

Ce fut une journée en demi-teinte pour l’équipe : même si aucun incident n’est à déplorer, ni côté voitures, ni côté camions, le sentiment de frustration domine après cette journée d’attente.

Haradh – Shubaytah

Pour atteindre la spéciale du jour et le fameux Empty Quarter, il a fallu emprunter à l’aube une longue liaison de plus de 500 km. La spéciale a pris la forme d’une boucle de 115 km au cœur des dunes, et sous le soleil.

Le Man et la Daf du team Ric Rallye ont opté pour une stratégie commune. Jusqu’à mi-parcours de la section chronométrée de cette dixième spéciale, ils ont évolué de conserve en parallèle des plus grandes dunes. Puis, s’écartant des sentiers battus, le #643 et le #649 ont dessiné leur propre trace dans le sable. La tactique est probante, puisqu’ils sont arrivés ensemble et sans encombre à la fin de l’étape, où l’une des autos les attendant pour une assistance, à quelques kilomètres du bivouac.

Les mécaniciens, eux, n’ont pas été aussi enthousiastes, puisque le Man est arrivé à bon port mais avec un croisillon de cardan hors service. Son remplacement leur a pris une bonne partie de la nuit, alors que le départ était annoncé très tôt le lendemain matin. Mais ils ont accompli leur mission avec brio : Sylvain B. a repris le volant à l’aurore, dans un brouillard si épais que les hélicoptères ont été contraints de rester au sol. Tous les concurrents attendent désormais le top départ face à une gigantesque dune qui laisse présager de prochaines heures épiques…

Riyadh – Haradh

Des reliefs, de la vitesse, et sur cette spéciale de 357 km, la nécessité pour les copilotes de ne pas perdre le fil du road book : pour les concurrents les plus véloces, le nerf de la guerre de la neuvième étape, c’était la navigation.

Les deux trios du team Ric Rallye n’ont pas vécu cette journée de la même manière. Côté Daf d’abord, Jérémie, Franck et Richard ont, dès le début de l’épreuve, été appelés au secours d’un SSV trop endommagé pour poursuivre sa route. C’est à la sangle, tracté par le #649, qu’il a dû parcourir l’intégralité de la spéciale. Ce fut le début d’une très longue aventure pour le convoi, enveloppé d’un nuage de poussière dense rendant la visibilité quasi-nulle et l’avancée pénible… Du côté du Man, en revanche, aucun appel à l’aide n’est à déplorer. Cependant, les passages de trial, trop longs au goût de Sylvain B., ont causé quelques dégâts sur l’avant du camion. Les dunes, quant à elles, ont été plutôt roulantes, ce qui a permis à l’équipage du #643 d’arriver assez tôt au bivouac d’Haradh.

C’est là qu’une fois encore, les mécaniciens, Jean-Mathieu, Julien et Alexandre, ont pris instantanément le relai lorsque leurs coéquipiers épuisés leur ont remis les clés, et ont fait des miracles afin que les deux camions se retrouvent, fringants, sur la ligne de départ du lendemain matin.

Al Duwadimi – Riyadh

Toujours plus de dunes… La province de Riyadh n’en manque pas et les aventuriers du désert savent que le pire est encore devant eux. Ils ont pu considérer les presque 500 km de cette huitième étape comme un nouvel entraînement avant d’atteindre dans quelques jours le redouté Empty Quarter, ce véritable océan de sable.

Mais en attendant, à bord du Man, Magic Sylvain a repris les manettes pour la journée et a sillonné des pistes qu’il a trouvées assez roulantes. Un nouveau parcours sans faute à son actif ! Ses deux moniteurs, vigilants mais confiants face aux prouesses de leur apprenti, ont pu profiter des sublimes paysages qu’offraient les reliefs à l’approche de Riyadh et saluer les nombreux dromadaires qui toisaient le trio d’un œil hostile… Un seul petit dépannage sur l’une des autos est à déplorer à la fin de cette journée, plutôt tranquille puisque le #643 a parcouru pratiquement toute la spéciale.

À Riyadh, les trois compères ont retrouvé un bivouac sur bitume, pour cette fois, et même si le confort risque d’en pâtir un peu sous les tentes, ils apprécieront cette soirée sans la poussière habituelle !

Al Duwadimi – Al Duwadimi

Les paysages de cette boucle qui comptait 410 km de spéciale comportent désormais de plus en plus de dunes, parfois compactes grâces aux pluies des jours précédents, mais qui exigent toujours plus de technicité de la part des pilotes.

Le contrôle et la concentration restent les maîtres-mots sur cette mer de sable, et le Man en a été la triste illustration sur cette septième étape ! L’épuisement de la veille, le manque de sommeil et la répétition de monts sableux ont dilué peu à peu l’attention de l’équipage, qui s’est retrouvé piégé dans un chott : le sommet de l’une des dunes masquait un à-pic où le trio s’est littéralement jeté, pour se retrouver ensablé quelques mètres plus bas dans une espèce de boue. C’est dans ce genre de mésaventures que la solidarité opère : deux véhicules amis se sont unis pour sortir notre trio de cette mauvaise posture très rapidement. De nouveau sur ses roues, le camion a prudemment gravi les kilomètres le séparant de la neutral, pour regagner le bivouac par la route.

Une arrivée au campement d’Al Duwadimi à une heure décente a permis aux deux Sylvain et à Patrick de récupérer de leur nuit précédente tronquée, et aux mécaniciens de bichonner le Man avant l’étape suivante…

Hail – Al Duwadimi

La sixième étape, la plus longue de cette 47e édition avec 606 km de spéciale, a été un florilège d’épreuves illustrant le caractère impitoyable des pistes d’Arabie Saoudite. Avec une première partie de plateaux rapides regorgeant de pièges et des passages très cassants, puis des couloirs de dunes, elle a fait également la part belle à la navigation… Une journée éprouvante qui a suivi celle de repos, pour en gommer presque tous les bienfaits !

En bon Saint-Bernard, le Man, Sylvain B. aux commandes, a franchi tous les obstacles jusqu’à la neutralisation et porté secours à deux reprise à l’une des voitures. Plutôt que de s’engager sur la seconde partie qui s’annonçait particulièrement périlleuse pour les camions, le trio a choisi de contourner les plus grosses difficultés, pour rester au plus près des autos suivies, jusqu’à ce que l’une d’elles se retrouve piégée dans une cuvette à la tombée de la nuit. S’en est suivi une très longue attente, sans aucune possibilité pour le Man d’intervenir dans l’obscurité, règlement oblige.

Le supplice a finalement pris fin vers 2 h 30, heure à laquelle tout le monde a pu regagner le bivouac pour une très courte nuit puisque le départ de l’étape suivante sonnera dès 7 h 30…

Hail

Arrivés à mi-parcours de cette édition 2025, tous les concurrents ont relâché la pression pour 24 heures, au bivouac de Hail.

Tous ? Non. Car la journée dite de repos est LA journée des mécanos, qui ont été sur le pont du matin au soir pour passer au peigne fin toute la mécanique des véhicules !

Pendant l’inspection méticuleuse du Man et du Daf du Team Ric Rallye, leurs équipages respectifs sont passés entre les mains expertes de l’ostéopathe pour remettre en ligne leurs vertèbres malmenées…

Le verdict de cette journée est positif : tout ce qui marche ou roule est opérationnel pour reprendre les pistes frais et dispo le lendemain matin. Et en parlant de fraîcheur, les campeurs espèrent qu’elle ne s’invitera pas sous les tentes comme la nuit précédente…

La journée de repos en images

Alula – Hail

Après l’épreuve marathon qui a nécessité prudence et retenue, la dernière étape de la semaine emmène les concurrents tout droit vers l’Est pour 468 km de spéciale, avec une alternance de terrains de jeux tantôt sablonneux, tantôt rocailleux.

Magic Sylvain s’est installé au volant du Man pour vivre cette parfaite étude de cas. Les immenses saignées sont idéales pour apprécier la conduite dans le sable en adaptant constamment la pression des pneus. Très attentif aux conseils (parfois divergents) de ses deux moniteurs de Man-école, l’apprenti-pilote a réalisé un sans faute malgré les nombreux pièges. Pour lui, cette étape a été beaucoup plus difficile que la première, et les paysages plus spectaculaires encore. À la neutral (zone de neutralisation), le trio a choisi de rejoindre l’étape de repos de Hail par le bitume pour les 160 derniers kilomètres, une fois les voitures arrivées à bon port.

Cette première semaine a été particulièrement éprouvante : c’est « Le vrai Dakar », pour reprendre les termes du pilote qatari N. Al Attiyah (The Dacia Sandriders #200). L’étape soit-disant de « repos » est la bienvenue, mais elle semblera sûrement trop courte à nombre de concurrents pour une remise sur roues et sur pieds de toutes les « machines » !

Al Henakiyah – Alula

L’étape marathon s’est jouée sur 415 km d’une spéciale sportive, dans un cadre pittoresque entre canyons et plateaux rocailleux, entrecoupés de zones sablonneuses plus roulantes.

Suite au peaufinage des suspensions opéré sur le Man, les deux Sylvain et Patrick n’ont pu que se réjouir de la configuration obtenue. Résultat : un sans faute jusqu’à l’arrivée, à tel point que le #643 était le premier T5.2 au campement marathon. Aucune crevaison à déplorer malgré un terrain très cassant, surtout en première partie. Sylvain B., au volant, s’est fait plaisir dans des conditions mécaniques optimales, et a profité de chaque portion roulante pour mettre les gaz et avaler les kilomètres. À part quelques tâtonnements sans conséquence niveau navigation, c’était une étape sans accroc.

Conditions marathon oblige, les équipages des voitures assistées étaient déjà intervenus eux-même sur leurs véhicules au bivouac. À part quelques roues et quelques plaquettes à changer, la partie mécanique a été minimale, permettant à chacun d’aller se reposer tôt ! Une bonne nouvelle pour Magic Sylvain, qui reprendra les manettes du Man au lever du jour pour la cinquième étape…